Serment d’Hippocrate

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Beaucoup de gens disent que les médecins ont oublié le serment d’Hippocrate. Je tiens à répondre plusieurs choses:
1/ Quasiment aucun médecin ne refuse les patients avec peu de moyens, c’est DEMONTRE, et tous adaptent leurs honoraires. Ils prennent en particulier les CMU même en secteur 2. Pendant les séances de négociations, il a été démontré par des études, et non pas par des on-dit, que moins de 3% renoncent au soin faute de financement, et dans ce cas ils renoncent même au public qui leur fait payer un forfait hôtelier sans tact et mesure.
2/ L’indigence au temps d’Hippocrate n’est pas la même que de nos jours. Quand un patient veut se payer un écran plat mais pas la consultation, est-ce de l’indigence? Les médecins qui travaillent en dispensaire, avec des sans papiers…  là on voit ce que c’est que l’indigence, les gens qui ont réellement pas de moyen. Et eux sont gênés de ne rien pouvoir payer. Ceux là on les aide gratuitement et de bon coeur en plus.
3/ Seuls les soignants ont un tel serment alors que beaucoup d’autres métiers devraient en avoir un (justice, banques etc…) parce que nous sommes humanistes. Mais ce serment ne dit nulle part qu’on doit se sacrifier pour les autres. Si on ne peut plus voir ses enfants, si on doit se tuer à la tâche et se faire agresser par des gens sûrs de leur droit et de leur revendications, alors je me demande où est l’estime des hommes promise dans ce serment que certains ont oublié de lire en entier.

4/ Il ne faut pas confondre déontologie et sacerdoce. Les médecins ont un devoir de déontologie, mais aucun devoir de sacerdoce ou de se sacrifier pour l’autre. Eux aussi ont une famille, des envies et un épanouissement ailleurs que dans la médecine. Nul n’a le droit de leur reprocher de ne pas se donner que à leur métier. Comme d’ailleurs pour tous les métiers (voir ici)

 

Pour info: le texte d’origine:

« Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque. »